C : Capitaine
M : Moussaillon
S : Sirène
L’île au trésor
C : « À l’abordage
Moussaillon!
Nous allons
Sur l’île au trésor!
Sous mon bandage
Aucun œil rond
Et ma dentition
Est ornée d’or.
J’ai des tatouages
Même sous mes haillons
En guise de pantalon
Et j’aime l’or!
Cet or
Est dans un coffre,
Fermé à clef
Et enterré
Sur l’île
Juste là,
Entourée d’eau
Où nous sommes.
Hors,
Ce magnifique coffre
Est caché
Ou nul ne peut aller
Sur l’Île,
Juste là,
Entourée d’eau
Où nous somme.
Dans une cage
Thoracique
Au visage
Colérique. »
La carte!
C : « Sortons la carte! »
La carte comporte
Des chemins
Qui se font
Et se défont.
C : « Ramons à reculons »
M : « À reculons capitaine »
C : « Oui, c’est ce qui est écrit.
Prenons une barque,
Ce gros bateau apporte
Des pépins
Et chargeons
Les provisions.
Nous allons d’où nous venons.
Tirons nos chaînes
D’où elles ont pris vie »
Dans la brume,
Le moulin à images
Montrant la lune
Et les ravages
Qu’elle pu causer
Sans l’avoir souhaités,
Sans pouvoir y remédier
Ou en être pardonné.
Ils reculaient
Tranquillement
Dans le brouillard
Sans savoir
Qu’ils revêtaient
Silencieusement
L’essence
De leur enfance.
Enfance
C : « As-tu reçu de l’amour
Dans ton enfance,
Moussaillon?
Je me demande
Ce qu’aurait été
Ma vie
Si j’en avais eu.
Mon père
Était un pirate,
Ma mère,
Je ne l’ai jamais su.
Je suis devenu
Ce qu’il croyait
Que j’étais
Sans savoir
Ce qu’est l’amour;
S’il donne un sens
Et une raison. »
Une petite et tendre
Brise d’été
Jaillit
Puis disparue.
Dans l’air,
De petits feux éclatent
Pour faire
Apparaître son dû.
Le capitaine était ému
En admirant son souhait.
Tout ce qu’il désirait
Le plus avoir
Était un tambour
Qui donne l’essence
À sa passion.
Plein gaz!
C : « la carte, la carte!
Nous devons
Aller de l’avant!
Plein gaz Moussaillon!
Je me sans rajeuni,
En vie!
Mon tambour bat
Vers ces eaux là »
Dans les eaux calmes,
On aperçu
L’ombre d’une dame
Dansant nu.
La sirène prit
La barque à deux mains
Et s’assit
Près du tambourin.
Elle lui dit : « Viens!
Beau capitaine, viens!
Et apporte
Ton tambourin. »
En regardant la carte,
Le moussaillon
Vis l’avant
Prendre une autre direction.
Mais le capitaine, lui,
Répondit :
« Ce tambour là ne bat
Que pour toi. »
Dans une mer calme
On y lu
Une ombre de dame
S’emparer de son dû.
Le capitaine prit
Sa tête à deux mains
Et s’assit
Sur son chagrin.
Il n’avait plus rien,
Vraiment plus rien
De ce qui apporte
De l’amour saint.
Whisky!
M : « Que dit la carte
Capitaine? »
C : « Que la sirène
M’a bien eu
Et qu’en enfer
Nous allons. »
Le capitaine
Buvait du whisky.
C : « De toute façon,
Je ne suis pas musicien.
Je ne sais pas
Jouer du tambour.
Ce vœu
Ne m’a pas été accordé.
Plus vieux,
J’ai regretté
Le temps passé. »
Dans la barque,
Dansaient la peine
Et la haine
D’avoir été vaincu.
C : « on ne peut défaire
Les sillons
Qui enchaînent
Nos choix de vie.
De toute façon,
Une vie remplit de rien
Ne fait pas
Battre un tambour.
Ce vœu,
Je ne l’ai pas mérité.
Plus vieux
Et désespéré
Devant le passé. »
De l’or de bord en bord
C : « Moussaillon,
Je désire
Toutes les sirènes
Et ce qu’elles désirent.
Je veux de l’or
De bord en bord
Et la notoriété
D’un riche aventurier.
Je veux être
Capitaine Le Grand,
Le bandit en exile,
La terreur
Des froideurs! »
Le ciel se couvrant,
Le vent souffla
Et la mer se souleva.
C : « Moussaillon,
Voici que vient le pire.
Toute la haine
Résultant de mes désirs.
Mon mauvais sort
Veut ma mort
Et la divinité
De mon âme rebellée.
Je veux être
Capitaine Le Grand!
Le bandit en exile!
La terreur
Des froideurs! »
La barque chavirant,
Les matelots
Prirent l’eau.
Bateau de croisière
Parmi
Les musiciens,
Il y avait
Le percussionniste.
Un homme calme,
Admiré de tous,
Mais aimé
D’une seule et belle dame.
Il faisait bon vivre
Sur ce bateau
De croisière
Des Iles des Bermudes.
Émanait
De la joie,
Des rires
Et du soleil partout.
Aussi,
Dans les musiciens,
Se dissimulait
Une guitariste.
Une femme calme,
Admirée de tous
En particulier
D’un homme de gamme.
Apparu un livre
Avec le sceau
De la première
Grande prélude.
J’y lisais :
Le choix
D’inscrire
L’amour en nous.
Une petite île
Le capitaine
Fut réveillé
Gentiment
Par son moussaillon.
L’île était petite
Et il se dirigea
Vers la cage thoracique
Au visage colérique.
Il y creusa
Le coffre au trésor,
Brisa le cadenas
Et l’ouvrit.
C : « Des tambours!
Plein de tambours.
Des petits
Et des gros. »
Une musique lointaine
Le fit sursauter.
Tranquillement,
Il rejoignit le son.
Une guitariste, petite,
Bouscula
Sa cage thoracique
Au visage angélique.
Il lui souria
Puis retourna au trésor.
Il joua
Sans répit.
Tout son amour
Du levé du jour
À tard dans la nuit
Comme un vrai pro!
Écrit par : Mélanie Fortin